Un petit CR personnel de la course qui s’est déroulée le 26 Juin.
Au départ de la course, tous les voyants sont au vert : une préparation hivernale facilitée par des conditions météorologiques idéales et des petits pépins physiques n’ayant que très peu perturbé l’entraînement.
Cette année, 2500 participants sont prêts à en découdre sur 3.8km de natation dans la baie des anges, 180km dans l’arrière pays niçois et enfin 42km de course à pied sur la promenade des anglais. Au milieu de ce flot de concurrents, la pression est bel et bien là : pourtant, il s’agit de ma 8ème participation à un IM et même si j’ai toujours obtenu le précieux sésame, je prends la mesure de l’enjeu : convoiter à nouveau un slot pour les championnats du monde distance Ironman qui se dérouleront le 08 Octobre à Hawaii.
Natation
Posté légèrement à l’extérieur sur la ligne de départ afin de ne pas me mêler à la traditionnelle bagarre (on a toute la journée pour s’enflammer, n’est ce pas ?), le départ natation se déroule sans encombre. A la 1ère bouée, je parviens donc à accrocher un petit groupe dont l’allure me convient et avec qui je nagerai jusqu’au bout. Les sensations sont plutôt bonnes mais seul le coup d’œil au chronométrage à la sortie de l’eau me permet de le confirmer : 54’20 et 28ème position : plutôt satisfaisant comme chrono et cela me met en confiance d’autant plus que certains pros (Simon BILLEAU entre autres) sont là.
Vélo
J’enfourche mon vélo après une transition plus que moyenne, bien décidé à envoyer, toute proportion gardée, quelques watts sur ces fameuses routes escarpées. Cette discipline constitue mon point fort et c’est avec sérénité que je l’aborde, fort de mes récentes sensations à l’entraînement. Je remonte peu à peu quelques places pour me retrouver aux alentours de la 12ème position au pied du col de l’Ecre, principale difficulté du jour. La montée, d’une petite dizaine de km à 6%, est abordée à un rythme soutenu et je sens bien que je suis un peu plus « en prise » que je ne devrais l’être si je respectais la sacro-sainte « allure Ironman » ; qu’importe je ne relâche pas mon effort gardant en tête les conseils d’Arnaud M (4 fois finisher à Nice) m’ayant confirmé que les difficultés étaient concentrées sur les 80 premiers km du parcours. Malgré ce rythme tonique, je me fais reprendre par plusieurs concurrents à quelques kilomètres du sommet. A ce moment là, le moral n’est pas très bon : je me prends à penser que le coup de pédale de montagne, patiemment acquis lors des mes 10 années passées dans les Vosges a été subitement gommé par les 10 mois passées dans notre magnifique – mais néanmoins plate – Touraine…Trèves d’excuses, je m’accroche pour basculer avec le groupe dont font partie Trevor DELSAUT et Sergio MARQUES, 2 pros ayant annoncé viser un Top 5. J’accompagne le groupe durant le bref répit sur un plateau puis dans la descente qui suivent. La suite est plus compliquée : je me fais logiquement « sortir » au début de la montée vers Saint Fons (environ 7km à 5-6%). La raison l’emporte : désormais esseulé, je choisis de me mettre en mode « Ironman dans un temps faible » privilégiant l’économie à tout prix. Nous sommes alors au 120ème km et resterai seul jusqu’à la fin du vélo. Malgré ma progression laborieuse, je continue de rejoindre quelques membres de l’échappée matinale, preuve que je ne suis pas le seul à être dans le dur... Mais le plus compliqué est fait car il reste une longue descente puis 30km de plat pour rallier l’arrivée. J’arrive à T2 en 17ème position quelque peu entamé avec un temps vélo de 5h05.
Course à pied
La 2ème transition… ou l’endroit et l’instant précis où, à 12h39 en plein cagnard et déjà bien fané, tout participant à un ironman s’est un jour posé la question de savoir comment il allait pouvoir courir le marathon…
Mais les tergiversations n’ont pas lieu d’être et il faut bien y aller. Comme à l’accoutumée, je pars prudemment, (mais ai-je vraiment le choix ?☺). La chaleur est décidément bien présente et la fraîcheur des douches disposées tous les 2km plus que salutaire…Mon rythme n’est pas trop mauvais jusqu’au semi-marathon où j’évolue entre 13 et 14km/h au gré des temps forts et des temps faibles, me laissant augurer un marathon aux alentours de 3h10. Peu après le semi-marathon, je suis pris de violentes crampes aux ischios : je m’arrête pour m’étirer longuement, mais courir à nouveau avec la même foulée n’est plus possible. Après plusieurs tentatives infructueuses m’obligeant à stopper brutalement, je choisis d’adopter une foulée certes peu académique dans l’idée d’assurer ce pour quoi je suis venu, à savoir une qualification, laissant de côté mes espoirs de finir dans le Top 20 au général. Je cours donc entre 11 et 12 km/h, me faisant ainsi doubler à plusieurs reprises dans les derniers kilomètres. A 300m de la ligne, un ultime concurrent me passe ; j’ignore à ce moment ma position en classe d’âge (je sais seulement que je suis au delà de la 20ème place au scratch). Je ne juge donc pas nécessaire d’accélérer et de prendre ainsi le risque d’être immobilisé définitivement par les crampes à 50m de la ligne ! (ça serait ballot). A la lecture des résultats plus tard dans l’après-midi, j’apprendrai que j’ai laissé ainsi filer la 1ère place de ma classe d’âge pour 2s mais peu importe, l’essentiel est préservé !
Malgré un chrono sur le marathon de 3h20 qui me laisse un peu de frustration, je termine donc cet ironman à la 22ème position dans un temps de 9h27.
Hawaii
Après une période de récupération, place à la grande messe du triathlon longue distance au mois d’Octobre. Je me rendrai là-bas pour la 3ème fois en espérant faire au mieux dans cette course qui, même si elle n’est pas pleinement taillée pour moi, reste mythique. D’ici là, la recherche de partenaires (A bon entendeur !…☺) et quelques courses de préparation occuperont les 3 prochains mois.
Merci à tous ceux qui ont suivi de près ou de loin l’ironman de Nice, c’était vraiment très touchant…
A bientôt,
Yann
![ironman de Nice Yann_n12](https://i.servimg.com/u/f44/16/64/60/67/yann_n12.jpg)